vendredi 9 mars 2012

Mon rapport aux objets de recherche 1/1: la culture

    Aborder pour moi cette question de la médiation culturelle et des handicapés relève de deux sensibilités propres à mon parcours de vie. Évoquons aujourd'hui, cette notion de culture. Elle m’est parvenue assez tardivement. Seule abonnée de la classe au « Livre du mois » à l’école primaire, j’étais encouragée à lire par mes parents. Pourtant, si j’étais sensible à l’objet esthétique, ces livres, je ne les lisais que très peu.  Il faudra attendre dix ans pour que je vienne à la lecture de mon propre chef. Enfin, de mon propre chef, pas vraiment. Vivement intéressée par le journalisme, j’ai souhaité étudier l’information et la communication lors de mes études supérieures. Valider deux ans de lettres modernes m’était alors nécessaire pour pourvoir accéder au domaine désiré. Deux ans où j’ai appris à lire et surtout à aimer lire. Plus que l’objet esthétique, le plaisir s’ancrait peu à peu dans un ensemble encore indéfini. Il s’agissait de nouvelles sensations : identification aux personnages ; connaissances historiques et géographiques qui prenaient sens dans le contexte de l’ouvrage, mes voyages qui donnaient vie aux lieux fictifs. Cet ensemble qui prenait sens définit ma propre culture. Ce qui me séduit en elle, ce sont les ramifications infinies qui la parcourent. Ainsi, lorsqu’on étudiait un livre, on pouvait aussi analyser ses versions cinématographiques, l’œuvre picturale ou musicale que l’auteur avait à l’esprit au moment de l’écriture de l'ouvrage. Je pense à Tolstoï, et sa « Sonate à Kreutzer ». Il peut encore s’agir d’intégrer de véritables ballets de danse comme dans Les Chaussons Rouges, film de Michael Powell et Emeric Pressburger de 1948. Et c’est de cette manière que s’étendent les ramifications.

Le titre du roman de Léon Tolstoï fait référence à la Sonate pour violon et piano n° 9 en la majeur, dite « Sonate à Kreutzer », de Ludwig van Beethoven, que joue l’un des protagonistes de l’ouvrage.


"Beethoven est déchiré d'abord en lui-même, par lui-même, par cette terrible surdité qui l'a assailli dans son rapport avec ses semblables mais en laissant intacte sa puissante faculté de création.
    La surdité de Beethoven est l'une des clefs de sa personnalité. Elle a commencé à l'accabler à l'âge de 26 ans pour devenir complète et irrémédiable à 49 ans.
Cette infirmité, écrira-t-il, «m'a presque conduit au désespoir, un peu plus et j'en aurais terminé avec la vie - ce fut mon art qui me retint de le faire. Ah! il me semblait impossible de quitter le monde avant d'avoir exprimé tout ce que je sentais m'habiter...».1"
[...]
 
1- Grout, Dictionnary of Occidental Music, p.524.
Source:  Encyclopédie de l'Agora


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire